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jeudi, 28 avril 2022 20:05

Cap sur l’Archéologie sous-marine ! Spécial

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Cap sur l’Archéologie sous-marine !
Le 14 et 15 mai, à Cap Découverte, le club Cap Plongée 81 de Saint-Benoît-de-Carmaux organise un
stage d’initiation à l’Archéologie sous-marine.
Le temps d’un weekend, le lac Sainte Marie de Cap Découverte sera le théâtre de fouilles
archéologiques. Et s’il ne s’agit pas de remonter des vestiges du fond de l’ancien site minier, ce stage
propose néanmoins de découvrir les bases de la discipline. Animé par Jean Sicre et Éric Bouchet,
président et instructeur de la Commission d’Archéologie Sous-marine Occitanie Pyrénées Méditerranée,
cette initiation est l’occasion de se familiariser avec le matériel, les techniques, la législation qui
définissent la pratique de l’Archéologie sous-marine en France. À l’issue de ces deux jours de cours et de
plongées, un diplôme de « Découverte de l’Archéologie subaquatique (Déca) » sera délivré. Une
formation ouverte à toutes les plongeuses et à tous les plongeurs de niveau 2, à jour de leur licence,
assurance et certificat médical.

Une histoire au cœur de l’Histoire
L’Archéologie sous-marine, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, est une science récente. Elle est le
fruit de nombreuses évolutions, d’expérimentations et d’innovations. Des avancées méthodologiques,
technologiques qui doivent beaucoup à l’ingéniosité des pionniers de la discipline.
On peut, sans doute, faire remonter la pratique de l’Archéologie sous-marine aux exploits aquatiques
des urinatores, ces premiers plongeurs professionnels de l’Antiquité qui, à l’aide de cordes et de blocs de
pierre, récupéraient les cargaisons des navires perdus. Mais il faut attendre le début du XXème siècle et les
travaux d’Alfred Merlin, sur l’épave de la Madhia en Tunisie, pour que naisse véritablement
l’Archéologie sous-marine avec ses visées et ses méthodes scientifiques. D’autres fouilles et d’autres

chercheurs ont marqué l’essor de la spécialité et, parmi eux, on peut citer l’apport d’un certain Jacques-
Yves Cousteau et de son scaphandre autonome. L’étude du site sous-marin du Grand Congloué, au sud-est

de la rade de Marseille, entre 1952 et 1957, a permis de mettre au point bon nombre de procédés utilisés
de nos jours.
Les instances administratives ont également fait évoluer l’Archéologie sous-marine en lui donnant un
cadre institutionnel et scientifique. En 1966, sous l’impulsion du Ministre de la Culture André Malraux, le
DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines) est créé. Il
délivre les autorisations de prospection et de fouille, il valide les équipes et s’assure du devenir des
découvertes. Ses deux principaux navires sont l’André Malraux (2012) et l’Alfred Merlin (2021) qui
portent les ambitions de l’Archéologie française d’aujourd’hui et de demain.

Une aventure humaine
Mais l’Archéologie sous-marine est avant tout l’œuvre de passionnés, le plus souvent bénévoles.
Étudiants, associatifs et membres de la Fédération de plongée (FFESSM), ils sont « les petites mains » de

l’archéologie, celles qui exhument les « trésors » du passé. Et il ne faut pas croire que l’Archéologie sous-
marine est un milieu fermé réservé aux seuls sachants. L’expérience du terrain est ici primordiale.

L’archéologue plongeur est un « débrouillard touche-à-tout qui a l’habitude de travailler avec des bouts de
ficelle ! » Il doit savoir évoluer sous l’eau, garantir sa propre sécurité et celle de ses coéquipiers, assurer
le fonctionnement et la maintenance du matériel (scaphandres, motopompes, compresseurs...), faire une
cuisine de qualité (essentielle pour reprendre des forces et du courage !), et être de bonne composition car,
face à l’adversité, « les moments de convivialité sont obligatoires ! ».

S’il existe un master d’Archéologie sous-marine à l’université de Perpignan et à celle d’Aix-En-
Provence, un plongeur confirmé et motivé peut tout à fait proposer ses services directement au

responsable de fouille. Il est d’ailleurs « plus facile de former un plongeur à l’archéologie qu’un
archéologue à la plongée ».

S. G.

Renseignements :

Cap Plongée 81
Saint-Benoît-de-Carmaux
contact@cap-plongée81.fr
www.cap-plongee81.fr
05 63 76 47 52

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SICRE JEAN

Président de la commission Archéologie subaquatique Pyrénées-Méditerranée

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