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Vidéo du reportage France3 Occitanie sur les grandes nacres (4 Nov. 2020)
1er Bilan du suivi des grandes nacres du Bassin de Thau
Cher(e)s bio de l'Hérault,
- 83% étaient vivantes et 17% étaient mortes (en mer, le taux de mortalité est proche de 100%).
- Un suivi régulier sur le site du Ponton de la Bordelaise a montré une augmentation de la mortalité entre juillet et octobre 2020. Des analyses seront à réaliser par les scientifiques afin d'en déterminer les causes (mort naturelle, arrivé du parasite, ...).
Episode 25 - 11&14 Septembre 2020
Une saison à Thau - 11&14 septembre 2020
Vous allez me dire que je suis lyrique mais je me dis encore une fois que nous avons bien de la chance de pouvoir aller plonger régulièrement à Thau et suivre la vie qui s’y développe.
Déjà depuis peu d’années nous avons vu arriver des saupes, des rougets, des crénilabres paons et souvent des limaces nouvelles.
Cette année nous avons pu observer le serran écriture qui est plutôt rare dans ce coin de l’Hérault. Les saupes, rougets, crénilabres paons sont toujours là. Depuis l’an dernier nous avons des sparaillons qui, eux aussi, ne sont pas si fréquents en mer, vu qu’ils se rencontrent en bordure des herbiers de posidonies et à Thau il n’y a que des zostères. D’ailleurs ils étaient vraiment très petits au printemps et deviennent de belle taille maintenant. Les crénilabres paons semblent plus nombreux cette année. Les loups, dorades, saupes sont vraiment de belle taille et, si les saupes sont farouches, les loups et dorades sont hardis et viennent voir de prés ces machins qui font des bulles et soulèvent des choses à manger !!!Les mulets se croisent en bancs de juvéniles prés du bord, mais sous le ponton, quand c’est plus noir et plus profond, les adultes sont parfois vraiment très gros. Les hippocampes sont toujours très présents, il semble que la jeune génération se rencontre plus que l’ancienne et les syngnathes sont vraiment de belle taille.
Les zostères qui sont broutées par les saupes étaient bien tondues, mais comme des mini anémones particulièrement urticantes les ont colonisées, les saupes ne peuvent pas les manger et l’herbier a bien profité pour grandir en surface et en hauteur.
Nous avons des limaces nouvelles cette année : la janolus qui ressemble à une petite châtaigne, la faceline de quatrefages avec ses cérates à pointe noire, la berghia orangée qui ne sort que la nuit et depuis très peu de temps une petite nouvelle qui se rencontre en grand nombre sur le bryozoaire spaghetti : Okenia qui demande des yeux attentifs vu que sa taille est de 10mm tout au plus !!! Les hervia ont un peu souffert de la dégradation estivale des hydraires mais on en trouve encore de toutes tailles ce qui montre que le cycle de vie se poursuit. D’ailleurs les hydraires repoussent. Les doris marbrées et les doris noir de fumée pondent donc nous aurons des bébés au printemps.
Si vous voulez voir une planaire orange, cherchez l’ascidie coloniale rouge qu’elle mange et vous verrez des individus de très grande taille.
Les mini seiches sont partout, montrent un appétit féroce, les joëls en font les frais. Toutefois elles sont amicales, font des festivals de couleurs magnifiques avec un ventre vert fluo et se laissent observer de vraiment prés.
Les bernard-l’ermite sont abondants sous le ponton, qu’ils habitent une coquille ou une éponge.
Nous étions tristes de la disparition d’un magnifique hydraire des amarres sur un cordage mais un nouveau est apparu sur une coque d’épave !
Les clavelines continuent à grandir, les clavelines mouchetées qui avaient fini leur vie sont en train de revenir sur d’autres substrats.
Bien sûr tout n’est pas comme en hiver ou au printemps, mais l’eau est encore à 22 °C et nous avons échappé à une malaïgue. Les vers recouvrent encore beaucoup de surfaces mais on va voir peu à peu les autres organismes reprendre leur place. D’ailleurs des bryozoaires nouveaux sont aussi arrivés. Les oursins ne sont pas partis, ni les murex qui se sont bien reproduits.
On surveille !!!
Texte : Annie Lafourcade
Photos (galerie ci-dessous) : Pascal Girard
Episode 24 - Vendredi 14 août 2020
Vendredi 14 aout 2020
L’eau étant à 24°C à la mi-aout, nous n’allons pas avoir une malaïgue !!!
Bien sûr la vie fixée s’est appauvri, les limaces sont représentées presque exclusivement par Hervia et Doris noir de fumée. L’hydraire des amarres a disparu, les vers recouvrent beaucoup de choses, mais les poissons et les alevins pullulent, les bernard l’ermite, les crabes pilumnes hirsutes aussi, les éponges sont luxuriantes, les clavelines toutes jeunes se rencontrent partout.
Nous sommes allés voir le coté nord du ponton. C’est encore pauvre mais quelques pieds de zostère reprennent et on peut espérer un renouveau. Nous avons cherché, en vain, des lièvres de mer en patrouillant dans des zones peu fréquentées.
Nous avons rencontré de nombreux bébés seiches peu farouches, des syngnathes de belle taille et de nombreux poissons dont les saupes, les loups, les rougets, les dorades, les sars, les gobies. Les sparaillons grandissent vraiment et des hippocampes bien jeunes et fluets deviennent papa !!
A suivre...
Texte : Annie Lafourcade
Photos : Sylvie Lepère
Episode 23 - Mercredi 29 juillet 2020
Mercredi 29 juillet 2020
Il faut donner des nouvelles optimistes de notre petite flaque. En effet, l’eau est à 23 °C pour une fin de juillet avec des fortes chaleurs. Et une malaÎgue ne s’annonce pas. L’eau est claire et les bactéries font leur travail de décomposition au fur et à mesure. Il n’y a pas de zones mortes. D’ailleurs les poissons n’ont jamais étaient aussi nombreux et variés : Loups, mulets, dorades, sars divers, sparaillons, gobies de toutes sortes, crénilabres cendrés et crénilabres paons, anguilles, labres mélops, rougets, syngnathes, hippocampes, pagre (oui on en a vu un ce matin, petit mais bien identifiable)….
Les limaces sont très diverses et variées, comme le confirme les photos des plongeurs passionnés. Sur le même hydraire on peut voir des adultes, des pontes et des juvéniles. On trouve une grande variété de bryozoaires, dont certains nouvellement observés. Les ascidies mortes ont été digérées par les bactéries et des jeunes sont bien présentes. La variété des éponges est phénoménale. Les crabes verts ont presque disparu mais les bernard l’ermite sont très nombreux et sont manifestement en rapprochement et reproduction. Je ne parle pas des crevettes mysis et pélagiques qui pullulent.
Bien sûr on trouve des holothuries lèche doigts mortes, mais il y en avait vraiment un très grand nombre. Les zostères marines sont en régression, mangées par les supes et couvertes de petites anémones, les zostères naines sont moins mangées mais couvertes d’anémones aussi. Cependant il n’ya pas eu de reproduction de ces plantes cette année ce qui est bon signe : elles ne sont pas stressées. Les algues sont magnifiques mais ne sont pas envahissantes.
Les grandes nacres, en grand nombre, ont été comptées sur cette zone, et elles grandissent bien. Peu sont mortes.
On continue à suivre l’état des lieux mais pour l’instant la vie est partout présente et fait des promesses pour l’avenir.
Texte : Annie Lafourcade
Photos (galerie ci-dessous) : Sylvie Lepère
Episode 21 - 7 Juin 2020
Une saison à Thau - Dimanche 7 juin 2020
Le ciel était maussade, le vent d’ouest assez fort pour une heure si matinale. Mais, comme d’habitude, la magie a opéré.
Oh ! Pas de grandes nouveautés, toujours les mêmes végétaux et animaux mais, comme la saison est propice, les amours de tout ce petit monde sont un domaine passionnant !
Les papas hippocampes ont des ventres complètement distendus. La semaine dernière les femelles étaient à coté d’eux mais pas cette semaine. Pas moyen d’assister à la naissance des bébés. Où et quand font-ils ça ?
Les blennies paons sont souvent en couple dans la coquille ou le tube qui leur sert de nid. Les labres cendrés sont au nid mais certains mâles améliorent encore leur habitat et cherchent des femelles pour qu’elles déposent leurs ovules. Les gobies noirs sont au nid et surveillent à l’entrée. Les limaces sont énormes et elles ont beaucoup pondu.
Sous le ponton, il y a des bouts qui sont complètement recouverts par une faune superbe de couleur et de variété diverses : hydraires Eudendrium en pleine reproduction, limaces qui y ont fait leur maison, éponges surprenantes, ascidies diverses … Cette année l’hydraire des amarres est revenu sur ces mêmes bouts (attention, il est très urticant). Les planaires orange, si abondants cet automne, sont de retour un peu partout.
Les années précédentes il y avait peu de ciones intestinales. Elles sont de retour. Comme le bryozoaire spaghetti qui va être abondant. Les bryozoaires à logette calcaire sont de plus en plus présents et leur couleur rouge est particulièrement esthétique. On ne s’en lasse pas !
Parlerais-je des blennies dalmates qui sont toujours aux mêmes endroits, comme les anémones gemme, les bispires qui, parfois, sont à deux dans les même trou et forment un bouquet magnifique.
Les loups sont toujours très abondants et commencent à grossir, comme les dorades et les bancs de saupes sont formés de grosses bêtes !!! Bien sûr ils sont autour de nous et se sauvent dès que l’appareil photo est armé !
Bref au bout de 2 heures il faut sortir vu que c’est la fête des mères. A suivre….
Texte : Annie Lafourcade
Photos (galerie ci-dessous) : Annie, Sylvie Lepère, Pascal Girard (quelques jours avant)
Une Saison à Thau : c'est reparti !
Retrouvez les premiers épisodes post-confinement sur la page dédiée à une Saison à Thau" !
https://www.ffessmpm.fr/la-federation/departements/herault/itemlist/category/240-une-saison-a-thau
Episode 20 - 23 & 24 Mai 2020
Samedi 23 et dimanche 24 mai 2020 :
L’eau est transparente et à 20°C !!!
Tous les hippocampes mâles rencontrés ont le ventre bien plein et sont de grande taille. Les femelles sont bien plus petites. Il y en a beaucoup et un peu partout, comme d’habitude. Les syngnathes sont aussi bien présents.
C’est certain il y a bien l’éponge à tétines brunes. Mais le must est que nous avons retrouvé la limace qui ressemble à un hérisson (Janolus hyalinus) et en plus elle pondait !!! On peut aussi constater la probable présence des doris noir de fumée (Dendrodoris fumata) et les doris verruqueuses sont vraiment grosses et pondent abondement.
Les blennies dalmates femelles qui étaient discrètes sont maintenant en vadrouille comme les gobies à grosse tête. Il y a des tas de jeunes gobies peu farouches qui se laissent approcher, sans doute car ils ne savent pas ce que sont ces trucs qui font des bulles !!! Les blennies paon mâles sont en garde de la progéniture et font ça avec grand sérieux malgré leur curiosité !!
Les seiches sont vraiment grosses et les loups toujours aussi peu farouches, comme les mulets qui font des bancs énormes sans s’occuper des plongeurs. Les saupes patrouillent en bandes.
Les limaces classiques sont présentes comme les ascidies. Il semble y avoir de didemnidés nouveaux. On va regarder de prés. Pas contre nous n’avions jamais vu une telle abondance d’holothuries lèche-doigts.
Une majorité de spirographes de couleur blanche sont colonisés par des copépodes. Pourquoi les autres de couleurs différentes ne le sont-ils pas ? Encore une énigme à suivre.
Il y a toujours beaucoup de méduses aurélies et comme les scyphistomes de ces méduses sont aussi très nombreux il y aura encore des aurélies dans les jours à venir.
Un spectacle intéressant : un crabe mort servait de festin à des murex et des nasses réticulées. On voit bien que ce sont des charognards et des nécrophages.
On trouve partout des bernard-l’ermite et des crabes, verts et pilumnes hirsutes.
Nous sommes allés voir ce qu’il y a au nord du ponton. Pas grand-chose en dehors des rochers du bord. Ceux-ci sont aussi colonisés que coté sud avec les mêmes populations d’animaux et végétaux, mais le reste est vide à part des algues brunes.
Bon on y revient bientôt !
Texte : Annie Lafourcade
Photos (voir la galerie ci-dessous) : Annie L. et Sylvie Lepère
Episode 19 - Lundi 18 Mai 2020
Une saison à Thau - Lundi 18 mai 2020 :
Je ne vais pas redire ce que j’ai dit la semaine dernière. Tout va bien. L’eau est à 19°C.
La grande nouveauté pour ce matin c’est les poissons !! Ils sont tous là !!! On rencontre partout des tas de loups et de dorades royales, encore petits. Les sars tête noire sont toujours de 2 cm prés des rochers mais, sur les nombreuses épaves de cet hiver, les sars communs et tête noire pullulent et sont de taille normale. Les saupes sont rentrées. Les gobies lotes et les gobies à grosse tête reprennent les choses en main (si j’ose cette image !!!). J’ai vu deux labres paon femelles. Les crénilabres cendrés font la cour aux femelles. Un des papas hippocampes a le ventre déjà très distendu !!! Il y a des athérines (joel) de 3 cm et d’autres de 10 cm.
La semaine dernière les méduses aurélies étaient de petite taille et éparses. Maintenant il y en a beaucoup et elles sont adultes.
Je ne raconte pas les limaces, c’est comme la semaine dernière.
Bref tout va bien. Mais je n’ai pas vu de syngnathe.
A très bientôt.
Texte & photos (voir la galerie ci-dessous) : Annie Lafourcade.
Episode 18 - mardi 12 Mai 2020
Reprise du 12 mai 2020 !
Ca y est nous avons pu retrouver notre petite flaque favorite ce matin. L’eau est très bonne (18°C) et assez claire vu les pluies et le fort vent des jours précédents.
Tout va bien, pas de maladie au fond. L’herbier est magnifique, zostères et cymodocées ont bien grandi. Les grandes nacres sont de plus en plus grandes, la courageuse qui est dans une roue de voiture dépasse 20 cm et est toujours dans sa roue !!!
Les hippocampes sont devenus grands et les papas ont les ventres remplis.
Toutes les haminoea semblent avoir fini leur vie, car nous n’en avons pas trouvé une seule. Il y a beaucoup de doris marbrées, mais aussi des doris noir de fumée, juvéniles et adultes, notre doris orange encore non identifiée est présente et sans doute aussi la doris grande fleur. Les doris verruqueuses sont aussi bien grosses. Les hervia sont présentes mais en moins grand nombre que cet hiver, bien que les hydraires soient magnifiques.
Les éponges se sont bien développées et décorent les câbles sous le ponton en compagnie des ascidies, des moules, des hydraires, etc… Superbe. Je crois avoir rencontré sur les enrochements l’éponge à tétines brunes que je n’avais jamais vue au ponton. A vérifier dans l’avenir.
Nous avons trouvé des débuts de colonies d’aplidium turbinatum, les clavelines sont superbes et cohabitent volontiers avec les clavelines mouchetées. Les ascidies classiques sont présentes bien entendu et de belle taille. Je ne sais pas si c’est le manque mais j’ai l’impression que tout a grossi pendant qu’on n’était pas là !!!
Les arches de Noé sont devenues de belle taille et on en a trouvé une, sur une épave, qui était recouverte d’une éponge comme celles de la mer !!! Vous vous souvenez qu’à Thau elles sont nues ou sous des algues.
Les labres cendrés mâles font la cour aux femelles un peu partout et ont leur livrée de reproduction, comme les blennies paon mâles qui sortent courir les filles eux aussi. Les gobies noirs, eux sont déjà au nid et font leur travail de surveillance de la nichée. On a rencontré une jeune anguille curieuse qui a mordu mon doigt pour goûter. Les jeunes loups sont toujours aussi intéressés par les plongeurs et ce qu’ils peuvent soulever de comestible ! Les sars à tête noire font 2 cm au plus !!! Les mâles des blennies dalmates sont dans leurs trous et regardent passer les plongeurs !!! Les femelles sont confinées ?
Nous avons retrouvé le bryozoaire smittine sur ses endroits habituels, comme les bugula.
Bref le retour a été un vrai bonheur.
A très bientôt.
Texte : Annie Lafourcade
Photos (voir la galerie ci-dessous) : Annie Lafourcade et Pascal Girard